Et si le coaching était interactif ?
Intelligence humaine - l'IA pour les Ressources Humaines #13
Nous sommes Maxime Le Bras, Responsable du Recrutement d’Alan, et Charles Gorintin, Cofondateur et CTO d’Alan, pour vous donner de la tech et du RH. Ceci est une newsletter portant sur l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA) par les spécialistes des ressources humaines. C’est promis, elle n’est pas générée par ChatGPT.
Un des problèmes du coaching traditionnel est sa nature souvent abstraite : les échanges se limitent généralement à des conversations théoriques, ponctuées de conseils et de recommandations. Même lorsqu'on analyse des situations passées - ce qui est déjà plus concret - on reste dans le domaine du rétrospectif. C'est là que l'IA ouvre une perspective fascinante : elle permet de transformer l'apprentissage en le rendant véritablement interactif et pratique.
Les limites historiques de l'interactivité
Historiquement, l'apprentissage interactif était limité par une contrainte simple : le ratio humain-apprenant. Qu'il s'agisse d'un coach, d'un formateur ou d'un mentor, une personne ne pouvait interagir qu'avec 5 à 10 personnes à la fois. C'était un luxe réservé à une élite.
La révolution technologique
La technologie change la donne. Elle nous permet d'imaginer des simulations de situations professionnelles complexes, offrant aux apprenants la possibilité de s'entraîner dans un environnement sûr. Imaginez pouvoir interagir avec un collègue fictif pour vous entraîner (c'est un peu mieux que les vocalises devant le miroir non ?).
Au-delà de la simple interaction
Mais l'IA va plus loin. Elle nous permet d'envisager la préservation et la transmission du savoir d'une manière totalement nouvelle. Avant, nous pouvions lire Aristote ou Platon grâce aux livres - une révolution qui a éliminé le besoin d'intermédiaires - mais nous ne pouvions pas leur poser directement des questions. L'IA change cela, en capturant non seulement les connaissances, mais aussi la façon de penser des grands esprits de notre temps.
Une vision devenue réalité
C’est un peu ce que disait Steve Jobs dans une vidéo visionnaire de 1983 que j'ai récemment exhumée.
Il voyait l'interactivité, mais se trompait sur un point : nous n'avons plus besoin de recueillir activement les impressions des experts. Un simple texte suffit désormais pour que l'IA puisse capturer et reproduire leur mode de pensée.
L'avenir de l'apprentissage
Cette vision d'un apprentissage véritablement interactif et personnalisé, accessible à tous, n'est plus de la science-fiction. Elle est à notre portée. À nous de l'utiliser intelligemment pour enrichir, et non remplacer, l'interaction humaine qui reste au cœur de tout apprentissage significatif. Les conditions réelles, en quelque sorte.
C'est particulièrement excitant car on peut maintenant offrir des conditions d'entraînement de niveau mondial à tous. Avant de se frotter aux humains en conditions réelles.
Trois questions pour un expert

— Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Je suis le CEO et co-fondateur de 360Learning.
Notre mission chez 360Learning est de favoriser l’apprentissage au service de la performance.
Nous permettons notamment de mobiliser les expertises internes de l’entreprise pour faire circuler les savoir-faire propres à ses métiers - que ce soit autour de sa culture et de ses modes de leadership, ou aussi et massivement autour de savoir-faire métiers techniques.
Chez certains de nos clients aujourd’hui, plusieurs milliers d’experts forment leurs propres collaborateurs via des formations qu'ils ont créées et animent sur 360Learning.
Aujourd'hui nous lançons Gentlerain.ai qui utilise l’IA pour produire des simulations réalistes permettant de s'entraîner et donc d’apprendre, en situation réelle. Vous pouvez tester Gentlerain.ai par exemple en jouant avec ici.
— Dans un contexte où l'IA démocratise l'accès au savoir, comment voyez-vous évoluer le rôle des formateurs et des responsables de formation en entreprise ?
Avec le concept de collaborative learning que porte 360Learning, nous avons toujours mis l’accent sur la formation entre pairs, semblable au compagnonnage.
Et la technologie a été un formidable accélérateur pour démultipler les transferts de compétences en identifiant les experts métier et en les mobilisant pour former leurs pairs à des échelles alors inaccessibles, c’est ce qui a fait le succès de 360Learning.
Aujourd’hui, l’IA est un nouvel accélérateur pour aller un cran plus loin dans cette approche, par exemple en permettant de créer des formations théoriques beaucoup plus rapidement.
Ou avec Gentlerain qui adopte une approche radicalement disruptive : on peut imaginer que demain l’apprentissage théorique disparaisse au profit de simulations ciblées de situations réelles dans lesquelles interviennent des conseils contextuels personnalisés. C’est la vision de Gentlerain.
— Dans un monde où l'IA évolue rapidement, comment identifier et anticiper les compétences futures dont les employés auront besoin ?
La cartographie des compétences est un serpent de mer des RH. Car avoir pour chaque métier la liste des compétences, avec une description granulaire des niveaux de chacune, permettrait d’organiser l’ensemble des activités RH d’une manière plus scientifique, plus juste et plus efficace : recrutement, formation, mobilité interne, promotion, fixation des salaires, mesure de la performance…
C’est le rêve des directions RH car cela permettrait enfin d’assurer méthodiquement que l’entreprise ait bien aujourd’hui et dans les années à venir les bonnes compétences au bon endroit.
Malheureusement de nombreuses directions RH se sont cassées les dents sur ces projets : le temps que le projet de cartographie soit terminé, la carte des compétences a changé. Certains ont dépensé des millions d’euros pour produire cette cartographie, mais sa maintenance évolutive est un tel défi que bien souvent, après quelques mois, le projet est abandonné.
Mais aujourd’hui, l’IA permet de surmonter cette difficulté. Par exemple, en utilisant un LLM qui analyse l’ensemble des annonces d’emploi d’une filière, on peut facilement extraire les compétences qui apparaissent et suggérer alors à la direction RH de les ajouter à certains métiers : l’humain reste le curateur-décideur, mais l’IA fait le travail fastidieux de veille et de lecture de milliers de documents.
Cela change la donne et permet aux entreprises de se transformer en une organisation “skills-based”, basée sur les compétences, et d’organiser l’ensemble de l’expérience collaborateur autour de cette cartographie des compétences tout en s’assurant ainsi d’avoir à l’avenir les bonnes compétences.
360Learning a fait l’acquisition de la société eLamp afin de permettre à ses clients d’adopter une approche basée sur les compétences pour la formation.
Bonus - limité aux 10 premiers inscrits
Avez-vous vu nos marmottes générées par l’IA récemment ?






Il y a beaucoup à dire sur le sujet : comment cette pratique a libéré la créativité de centaines d’Alaners, qui génèrent plus de 1000 visuels par mois pour personnaliser leurs emails, leurs présentations, leurs posts sur les réseaux sociaux… Et surtout, il est temps pour nous de vous partager tout cela, par le faire plutôt que le dire. Nous aimerions vous faire essayer cet outil incroyable développé en interne.
Si vous êtes arrivés au bout de cette newsletter, nous estimons que vous êtes curieux, agile, inspiré, et probablement très drôle aussi. Pour toutes ces raisons, nous offrons un accès exclusif et privilégié aux 10 premières personnes qui s'inscriront ici pour essayer notre Marmot Generator. On espère vous voir sur Slack très vite.
👋 Rendez-vous dans un mois,
— Charles & Maxime
Et comment voyez-vous évoluer le rôle du formateur ?
Le voyez-vous réduit à de la création de contenu augmenté de l'IA pour générer les bonnes simulations personnalisées pour chaque salarié ? ou est-ce que vous le voyez aussi intervenir aussi en bout de chaine comme coach post simulation ? Et joue t-il un rôle pour identifier et anticiper les compétences futures dont les employés auront besoin ? :)
Merci !